Le géant nordiste du prêt-à-porter féminin a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lille ce jeudi. Cette décision va entraîner la suppression des 2.600 emplois de l'entreprise nordiste, deux ans après sa reprise par son actionnaire.


 "Le tribunal convertit le redressement en liquidation judiciaire", a affirmé son président, suscitant les larmes des salariés venus écouter le délibéré. L'actionnaire, Hermione People and Brands (HPB), semblait encore croire mercredi à une issue favorable pour l'enseigne, placée en redressement judiciaire le 1er août. Le plan présenté au tribunal aurait permis de limiter la casse, avec 500 emplois supprimés. Il s'était dit prêt dans la matinée, tout comme la région Hauts-de-France, à injecter plus d'argent pour éviter la liquidation, mais à condition que l'État apporte lui aussi son soutien financier.


HPB avait indiqué lundi avoir demandé une avance de 48 millions d'euros à l’État, mais Bercy avait jugé que cette demande n'était pas "réaliste", l'État ne pouvant "en aucun cas se substituer aux actionnaires". "Le plan de reprise était très peu instruit avec un plan d'affaires qui tient sur une page, je ne suis pas capable d'engager plus de 70 millions d'efforts de l'Etat, je le regrette qu'on en soit arrivé là", a déclaré le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure.


Selon HPB, l'enseigne a basculé après un arrêt de la Cour de cassation imposant fin juin aux commerçants de régler les loyers impayés lors de la période Covid. Leur montant s'élève à 70 millions d'euros sur un total de 240 millions de dettes, a indiqué M. Hubner. En reprenant 511 des 634 magasins de la marque en France et quelque 2.600 salariés sur plus de 3.100, HPB s'était donné en 2020 deux ans pour remettre à l'équilibre l'enseigne, fondée en 1984.